
Même si nous resterons ici dans les coulisses de l’Histoire, au grand dam de plusieurs frères sur les colonnes, nous ne prendrons pas ce soir la route de la naissance du monothéisme moderne et de son précurseur Akhenaton au temps du Nouvel Empire Egyptien vers 1300 avant JC, mais nous en tiendrons à une autre énigme qui s’est jouée hier, il y a à peine plus de trois siècles, celle de Nicolas Fouquet, de son secret et de sa mort.
L’histoire officielle de Fouquet est connue et rabâchée. C’est celle d’un fils d’une riche famille de drapiers angevin ayant acheté des charges, né à Paris en 1615, dont le père siège au parlement de Paris, qui passe en quelques semaines de la gloire absolue à la disgrâce la plus totale, évitant de peu une exécution sommaire voulue par le roi Soleil.
Au début des années 1660, la situation du royaume de France est la suivante : au centre, Louis XIV qui va sur ses quinze ans avec une éducation résumée dans cette phrase qu’il n’a en fait jamais prononcée : « L’état, c’est moi ! ». A ses côtés, Mazarin, agonisant, son bien-aimé parrain. A sa droite, Colbert, le comptable de Mazarin. A sa gauche, Nicolas Fouquet, financier de génie, mécène de haut vol, arriviste annoncé dans sa devise : « jusqu’où ne montera-t-il pas ? » Colbert et Fouquet s’affrontent, se haïssent. Lequel des deux remplacera Mazarin ?
La devise de Fouquet qu’on surnomme « l’écureuil » pose le personnage. Après les Jésuites, conseillé par Richelieu, il devient avocat, puis, au moment de la Fronde, cette révolte nobiliaire contre la monarchie entre 1648 et 1653, Fouquet a le bon flair de se ranger aux côtés de Mazarin et d’Anne d’Autriche. Il connaît dès lors une ascension fulgurante. Procureur général du Parlement de Paris, seul organe habilité à faire des remontrances au roi, puis surintendant des finances du royaume. A la mort de Mazarin en 1661, à 46 ans il est l’homme le plus riche du pays et escompte devenir Premier Ministre ! On imagine le pouvoir de cet homme. C’est le numéro trois de l’état. L’homme est tout aussi rapace qu’il aime les arts. Il détourne à son profit, avec la même dextérité que Mazarin et Colbert, des millions de livres or, sachant qu’un million de l’époque correspond aujourd’hui environ à 3 millions d’euros.
L’enrichissement personnel fait partie du décor. Un jeu permanent qui consiste à se servir dans les caisses de l’état, jeu qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle où il s’agit d’individualiser les profits pour mieux socialiser les pertes. A ce jeu, Mazarin, aidé par Colbert qui blanchit l’argent, est le plus fort. A sa mort, 35 millions de livres or, dont 8 millions en espèces, soit l’équivalent de l’encaisse de la Banque d’Amsterdam, banque la plus importante du monde à l’époque. Il avait été à bonne école. Son mentor, Richelieu, avec 20 millions de livres, monte sur la seconde marche. Colbert, ennemi juré de Fouquet, lorgnant lui aussi sur la place occupée par Mazarin, n’oublie pas de se servir et complète le podium avec 10 millions. Curieusement, quand on fera les comptes, on s’apercevra que Nicolas Fouquet, accusé de détournement de fonds, possédait des propriétés, pas mal d’œuvre d’art, mais pas de véritable fortune.
La chute spectaculaire de Fouquet est une rengaine sympathique. En août 1661, il organise une fête somptueuse dans son château de Vaux le Vicomte. La totale. Toute la cour en ribouldingue. 50 000 écus de débauche. Feux d’artifice, jets d’eau, buffet du chef Vatel et pièce de Molière… Le roi Soleil n’apprécie pas trop et ce d’autant moins que Fouquet a la mauvaise idée de se montrer trop galant avec Louise de la Vallières, la première favorite du roi. La messe est dite. Quelques semaines plus tard, d’Artagnan arrête Fouquet sur ordre du roi pour détournement de fonds publics et crime de lèse-majesté. Ses biens sont confisqués et ses archives soigneusement étudiées par le roi en personne.
Deux ans plus tard, après un procès retentissant où Fouquet se bat, démonte une à une les accusations face à des juges nommés par un roi qui réclame sa tête, il retourne en sa faveur une opinion publique qui en fait un martyr de l’absolutisme royal. Il est finalement condamné au bannissement. Colbert, haïssant son concurrent, qui avait amassé de nombreuses notes accablant le surintendant, n’arrêtant pas de rendre Fouquet responsable de tous les maux de la terre, allant même jusqu’à l’accuser de complot contre l’état, en est pour ses frais.
Fait unique dans les annales du royaume : Louis XIV fait alors valoir son droit régalien, commue la sentence et Fouquet est condamné à la prison à vie dans la forteresse de Pignerol, près de Turin, dans une mise au secret totale, où il mourra officiellement près de vingt ans plus tard en mars 1680. En l’abattant, Louis XIV affirmait sa puissance face aux grands seigneurs tout en ne devant plus rien à son usurier, car Fouquet, grâce à un large réseau de financiers, avait toujours été un grand pourvoyeur de fond du royaume. La jalousie fait aussi partie du décor. On peut s’interroger : Louis XIV et Colbert démontrent un tel acharnement vis-à-vis de Fouquet que cela en devient suspect. Mais, quitte à inverser le jugement, pourquoi ne pas avoir exécuté Fouquet ? Peut-être parce qu’il avait peut-être encore des choses à dire et qu’en l’éliminant Louis XIV perdait toute chance de percer les secrets du surintendant.
L’histoire de Fouquet pourrait s’arrêter là, mais les coulisses de l’histoire apportent un autre éclairage à l’affaire.
Deux jours avant sa mort, le 7 mars 1661, Mazarin recommande chaudement Fouquet au roi. Mais le lendemain, veille de sa disparition, sous la pression de Colbert, il conseille à son filleul de s’en méfier. De toute évidence, Mazarin a savonné la planche avant de mourir. Les ultimes propos du cardinal sont ceux d’une extrême prudence vis-à-vis de Fouquet. « Il faut le suivre de très, très près ». Que s´est-il passé ?
Une lettre écrite cinq ans plus tôt en 1656 apparaît au cœur de l’énigme. Cette lettre incontestable et incontestée est disponible aux Archives de l’Art français de la Bibliothèque Nationale de France sous la référence 1862, 2ème série, section p266s. Authentifié par les spécialistes, ce courrier ne peut donc être taxé de farfelu ou de frelaté. Il émane d’un des frères de Nicolas Fouquet, Louis, abbé de son état, au service de son aîné, qui est également son protecteur. Louis Fouquet est très officiellement mandaté par son frère pour acheter des œuvres d’art dont est friand le surintendant. Ce fait est acquis. Ce courrier mentionne la rencontre à Rome entre l’abbé et le peintre Nicolas Poussin, alors considéré comme le plus grand peintre dans toutes les cours d’Europe. Les diverses correspondances montrent que les deux hommes s’apprécient. Louis Fouquet ne tarit pas d’éloges sur le maître et requiert ses conseils le plus souvent possible. Au passage, il n’oublie jamais de le rémunérer. Difficile de ne pas prendre Louis Fouquet au sérieux. Il est posé. L’importance que Nicolas Fouquet attache aux arts et aux lettres, le budget alloué, la cote de Poussin, suppose que son frère possède une certaine dimension. C’est aussi un homme d’église. On imagine une certaine éducation.
Il est inimaginable de prêter à Louis Fouquet l’intention de tromper son frère. On ne peut pas non plus supposer, pour les mêmes raisons, qu’il mène son frère en bateau. N’oublions pas que nous nous situons ici en haut de la pyramide du pouvoir. Dans le courrier qu’il adresse à son frère en avril 1656, courrier intercepté par les espions de Mazarin au début des années soixante, le passage suivant, troublant, est largement commenté et oriente l’énigme vers le plus grand peintre français de tous les temps selon Picasso, Delacroix et quelques autres.
« Poussin et moi avons projeté certaines choses qui vous donneront par Poussin des avantages que les rois auraient grand peine à tirer de lui et qu’après lui peut-être personne au monde ne recouvrera jamais, dans les siècles à venir, et ce qui plus est, cela sans beaucoup de dépenses et pourrait même tourner à profit et ce sont des choses si fort à rechercher que quoi que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir meilleure fortune ni peut être égale. »
En rédigeant ce courrier, nous pouvons être persuadés que Louis Fouquet pense ce qu’il écrit. Et ce qu’il écrit est sans détour :
– Poussin détient un secret : « par Poussin »
– Il semble coopératif : « avons projeté certaines choses »,
– Il est méfiant : « les rois auraient grand peine à tirer de lui »
– Poussin est le seul, ou l’un des derniers à détenir ce secret : « après lui peut-être personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles à venir »
– Ce secret n’implique pas des recherches colossales : « cela sans beaucoup de dépenses »
– Cela peut rapporter gros : « pourrait même tourner à profit »
– Cela peut même rapporter très gros puisque Louis Fouquet écrit très exactement que le secret de Poussin est ce qu’il y a de plus cher au monde : « Quoi que ce soit sur la terre ne peut avoir meilleure fortune ni peut être égale. »
La lettre de Louis Fouquet ne peut être balayée d’un simple revers de manche. Elle est authentifiée. Aucune contestation n’existe sur sa validité. Or cette lettre affirme que non seulement Poussin détient un secret, mais qu’en plus ce secret s’avère être le plus grand trésor de tous les temps. Emanant du commun des mortels, on pourrait croire à un canular. Venant de Poussin et Louis Fouquet, dans le contexte politique d’une opposition constante entre Mazarin et Colbert d’un côté et Nicolas Fouquet de l’autre, cette lettre est capitale. Elle a le mérite d’être un élément identifié et authentifié qui accrédite la thèse selon laquelle Poussin détenait bel et bien un secret et que Nicolas Fouquet pourrait en avoir pris possession.
Le fil des Fouquet est intéressant à suivre. Trois ans plus tard, Nicolas Fouquet fait nommer un autre de ses frères, François, comme évêque à Narbonne, dans le Languedoc. Quelle meilleure place, à une période où le Saint-Office est omniprésent, que celle d’évêque, pour surveiller de près une région ? Cette nomination pourrait apparaître anecdotique si le Languedoc n’allait prendre par la suite une telle importance, puisqu’outre Louis XIV qui va s’y intéresser de près, Napoléon et Hitler suivront également cette voie, tout comme, plus près de nous, François Mitterrand.
Les intrigues d’un autre frère de Fouquet, Basile, ne lassent pas de surprendre. Il passe du clan de son frère à celui de Mazarin en un rien de temps. Il soutient à nouveau son aîné pour le trahir et le maudire derechef. Son rôle est impossible à définir exactement. Peut-être est-ce lui qui a intercepté ce fameux courrier. Tour à tour intrigant, entremetteur, arriviste, il fait partie de ces longs couteaux qui hantent les allées du pouvoir, qui font l’histoire, puis disparaissent dans l’oubli. Fouquet et Colbert sont en guerre. Ce dernier est à l’affût des erreurs du surintendant. Ce personnage triste et haineux sait qu’après la mort de Mazarin, seule la présence de Fouquet peut le gêner pour remplacer le cardinal. Basile, lui, jalouse tant son frère, qu’il finit définitivement dans le camp adverse après une célèbre altercation dans la galerie du Louvre qui marquera le début de la curée.
Après la mort de Mazarin en 1661, une des premières décisions de Louis XIV est donc d’arrêter Fouquet. Officiellement, le luxe déployé lors de la réception à Vaux. C’est mésestimer le roi. Ce dernier connaît parfaitement les malversations de son pourvoyeur de fonds. Colbert s’en est chargé. Enfermer Fouquet, le mettre au secret relève d’une décision simple et efficace comme sait en prendre Louis XIV. Durant son long règne, le pragmatisme du roi fait merveille. Il coupe les branches pourries ou gênantes, sans état d’âme. Louis XIV dépouille lui-même l’ensemble des documents saisis chez le surintendant. Que cherche-t-il ? L’énigme de Nicolas Fouquet est-elle celle de Nicolas Poussin ?
L’arrestation de Fouquet relève-t-elle d’une autre raison que l’histoire a occultée. La lettre de l’abbé Louis Fouquet ? Aujourd’hui rien ne le prouve formellement, mais les éléments convergent : au plus haut niveau de l’état, Poussin apparaît comme l’enjeu du pouvoir. On peut s’interroger, mais d’autres pièces du dossier vont en ce sens.
Tout d’abord, l’empressement que met alors Louis XIV pour racheter sur le marché toutes les œuvres de Poussin dont la cote atteint des sommets, jusqu’à vingt mille livre or la toile, faisant la joie des faussaires. Pour l’anecdote, vingt mille or, c’est soixante mille euros, sachant qu’aujourd’hui, une toile d’un format moyen de Poussin, c’est quarante millions d’euros. Si le Louvre possède aujourd’hui tant de toiles du peintre, quarante au total, c’est au roi soleil que nous le devons. L’anecdote du Duc de Richelieu, à qui il rachète au jeu vingt-cinq toiles du maître pour cinquante mille livres or, est éloquente de la part d’un roi qui n’apprécie que très peu la peinture…
Il y a aussi, à partir de 1662, Colbert qui embauche des centaines de mineurs suédois et planifie des recherches dans toutes les anciennes mines du Languedoc. On peut concevoir le fait de vouloir retrouver des filons à partir de mines ou de galeries désaffectées, mais pourquoi faire le choix de mineurs suédois ? Vraisemblablement pour la barrière de la langue, pour qu’ils ne puissent échanger avec les habitants du cru, fortement imprégnés par le génocide Cathares… Ce même Colbert, qui, parallèlement, essaie à son tour d’amadouer le peintre en lui passant plusieurs commandes pour le roi.
Notons encore l’épisode d’une des toiles les plus mystérieuses du peintre, Les Bergers d’Arcadie, dont Louis XIV s’empare en 1685, vingt ans après la mort du peintre, qu’il accroche au-dessus de son lit dans ses appartements privés, qu’il étudia de très près, dont près de trois cents publications avancent aujourd’hui qu’elle serait une toile codée conduisant à ce fameux trésor.
Au cœur de l’Etat, l’énigme de Fouquet renvoyant à Poussin déclenche toutes les convoitises, toutes les hargnes, toutes les haines. Tous les moyens sont bons pour s’en emparer. Les dates, les lieux, tout s’assemble parfaitement. C’est une histoire parallèle qui s’écrit, un de ces couloirs secrets du pouvoir qui s’ouvre devant nous.
L’énigme de Nicolas Fouquet ne s’arrête pas là. Enfermé au secret dans sa prison, gardé par une centaine de mousquetaires, ses moindres faits et geste épiés par ses geôliers, l’homme fait encore trembler. « La rigueur extrême dont on l’entourait, écrit Jean-Christian Petitfils ne prouve qu’une chose : même abattu, même enserré entre quatre murs, il faisait encore peur ! »
Pendant son procès en 1663, Fouquet, tout en réaffirmant sa loyauté envers son monarque, a entretenu le suspense sur ce mystère. « Demeurons dans le silence et le respect, ne disons pas au public ce que je serais consolé si je pouvais avoir l’honneur de dire à Sa Majesté, en secret, comme le plus important de tous, et qu’il saura peut-être trop tard. » Dix ans plus tard, espérant encore une grâce royal, le prisonnier tient ces propos qui collent parfaitement au courrier d’avril 1656 : « Je m’occupe depuis longtemps à examiner les services les plus considérables que l’on pourrait rendre à Sa Majesté, et Dieu m’a donné des lumières d’affaires si grandes et des desseins si importants, si faciles et si glorieux que je lui ferais un sensible déplaisir qu’elles fussent perdues sans qu’on en eût connaissance. »
En 1676, Louis XIV commence à évoquer son intention de libérer Fouquet. Il allait probablement le faire quand Louvois, lui a coupé l’herbe sous le pied en annonçant la mort de Fouquet, officiellement en 1680. Louvois, devenu un des principaux ministres de Louis XIV après la mort de Colbert en 1683, est un autre ennemi juré de Fouquet. Louvois redoutait que Fouquet ne soit libéré, cela ne fait aucun doute. Il a pris la terrible décision de faire simuler la mort de Fouquet. Il n’en aurait pas été obligé si le roi avait décidé de garder son prisonnier à Pignerol, mais le vent était en train de tourner en faveur de l’ancien Surintendant.
La mort de Fouquet reste également une énigme. La date de son décès est sujette à caution. Aucune sépulture à ce jour. Des courriers adressés à Louvois en 1688 témoignent que Fouquet est toujours en vie. Il a été transféré en septembre 1687 sur l’île Sainte-Marguerite en face de Cannes. En 1691, Louvois meurt subitement. Son fils Barbezieux lui succède et écrit à Saint-Mars, le Gouverneur de l’île Sainte-Marguerite : « Lorsque vous aurez quelque chose à me mander du prisonnier qui est sous votre garde depuis vingt ans, je vous prie d’user des mêmes précautions que vous faisiez avec M. de Louvois. » Fouquet est donc toujours en vie, sa disparition se situant vraisemblablement les années suivantes. Peut-être, comme l’affirme une gazette de l’époque, à la Bastille, en 1703, ayant suivi Saint-Mars, alors nommé Gouverneur de la forteresse. Il a plus de 75 ans et plus de trente années d’emprisonnement. L’énigme ne se termine pas pour autant. A-t-il été l’homme au masque de fer, comme l’avance Voltaire dans son siècle de Louis XIV en 1751 ?
Sur le prisonnier le plus célèbre de l’Histoire de France, des dizaines d’identifications ont été proposées depuis le XVIIe siècle. Frère jumeau de Louis XIV, fils de Louis XIV et de Louise de La Vallière, enfant indésirable d’Anne d’Autriche, duc de Beaufort, le domestique Eustache Dauger, l’espion Ercole Mattioli, Henri II de Guise, fils illégitime de Charles II d’Angleterre, le mystère de cet homme portant en permanence un masque de velours noir au contact des autres a toujours excité l’imagination des hommes.
Que sait-on vraiment du masque de fer ? C’était un ancien prisonnier de Pignerol de grande importance, traité avec respect, dont on cherche un valet. On fait venir pour lui des linges fins de Paris. Il possède une vaisselle en argent. De plus, son nom est connu d’un public qui le croit mort, ayant été arrêté peu après la mort de Mazarin et connaissant tous les secrets de Fouquet. Quel prisonnier de Pignerol répond à tous ces critères ? L’un des plus grands personnages de son époque : Fouquet et lui seul. Il faut se rendre à l’évidence, le Masque de fer est l’ancien Surintendant de Louis XIV.
A la question Nicolas Fouquet est-il parvenu à s’approprier le secret de Nicolas Poussin ? On aurait tendance à répondre non, tant le peintre était méfiant, solitaire. Pourtant à la question Louis XIV a-t-il réussi à faire plier Nicolas Fouquet, on aurait tendance à dire oui. La preuve ? Nous la trouvons dans les débuts de la construction du château de Versailles, jusqu’alors une modeste résidence d’agrément qui débute en 1665, l’année de la disparition du peintre, dont on ne sait toujours pas comment il a été financé. D’où provient l’argent ? Qui a payé ? Personne ne le sait. Cent millions, cinq cents, un milliard, le mystère demeure, Louis XIV ayant brûlé les comptes originaux de Versailles. Alors, hasard, coïncidence, affaire d’Etat ? L’énigme de Nicolas Fouquet, indissociable du secret de Poussin, a de beaux jours devant elle.
Jean-Christian Petifils : Nicolas Fouquet
Mémoires de Louis XIV
Georges Bordonove : Mazarin
Voltaire : Le siècle de Louis XIV